Avec ses racines ancrées dans le sol et ses extrémités pointant vers le ciel, L’arbre est un totem dans de nombreuses cultures L’olivier est pacifiste, le chêne puissant, l’orme justicier… et le baobab est « arbre de vie ».
Il est l’emblème du Sénégal et de la Guinée et inspire le Togo : « La sagesse est comme un baobab : aucun individu ne peut l’embrasser ».
Le couper serait un sacrilège !
Sa longévité s’explique par son extrême capacité d’adaptation. En saison sèche, il se débarrasse de ses feuilles pour limiter l’évaporation. Son écorce le protège des feux de brousse.
D’apparence éternelle, le baobab lutte pourtant face à un environnement perturbé par l’homme et divers dérèglements. Trois des huit espèces qu’il compte sont menacées à très court terme selon l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).
Le continent africain, même s’il produit finalement peu de gaz à effet de serre, est particulièrement touché par la dégradation des conditions climatiques.
Les conséquences sont importantes car l’homme tire de cet arbre de nombreux bénéfices :
- Lutte contre les maladies infectieuses grâce aux feuilles ;
- Source de nutriments que contiennent les fruits ;
- Production d’huile cosmétique à partir des graines ;
- Ressource en eau stockée dans le tronc.
La menace de sa disparition est d’autant plus inquiétante qu’il tient aussi une place essentielle dans la vie sociale de la population. En Afrique de l’ouest, il est appelé « l’arbre à palabres » en raison des réunions qui se tiennent à ses pieds pour résoudre les différends dans la communauté.
Sur le plan économique, cet arbre assure un revenu local, son fruit appelé “pain de singe” est très nourrissant, chargé en vitamine C, protéine et antioxydant. Un super fruit selon les nutritionnistes. Son goût acidulé plaît aux humains et intéresse l’industrie agroalimentaire.
Les exportations annuelles de poudre sont passées de 50 tonnes en 2013 à 450 tonnes en 2017, selon l’African Baobab Alliance, un groupement de producteurs et vendeurs, qui veille à la qualité de la matière première, soutient la culture et assure l’écoulement de la production auprès des acheteurs des secteurs agroalimentaire et cosmétique. Baobab Foods, principal distributeur américain, indiquait avoir doublé les importations annuelles de poudre de fruit en 2018.
Un attrait économique qui motive les initiatives en faveur du maintien de l’espèce et des rites communautaires qui l’accompagnent.
Source : Tela Botanica