De nécessaires innovations sociales et managériales
L’ambition de la bio économie va donc conduire à modifier les techniques agricoles mais aussi la façon de piloter les systèmes productifs agricoles. Il en sera de même pour les industries de transformation. Le changement va en réalité beaucoup plus loin. Il va en effet concerner l’ensemble du pilotage des filières de production comme des territoires. Il y aura donc de nécessaires innovations managériales et de gouvernance. Derrière tout cela se profile une indispensable évolution dans toute la chaîne d’accompagnement de l’économie agricole qu’il soit public ou privé. Cela commence par la recherche qui est fortement questionnée, se poursuit par la formation qu’elle soit initiale ou professionnelle et concerne enfin le conseil.
L’évolution vers le concept de bio économie est donc un changement important qui devra être accompagné par une politique publique, elle-même dynamique et innovante.
3- Les innovations sociales pour une bio économie verte
- Le développement de la contractualisation tout au long de la chaîne de valeur, de la chaîne logistique, du cycle de vie des produits pour recycler les déchets.
- Le management des paysages et des territoires pour mieux organiser la régulation biologique. Cette gestion des écosystèmes dépasse largement le périmètre géographique d’une exploitation agricole. Ce n’est pas utopique il y a déjà des exemples de ce type d’organisation collective, par exemple dans les zones de production de semences pour organiser les périmètres de protection entre les parcelles. Cela s’organise collectivement au niveau des communes. Il y a également ce genre de management collectif dans le cadre de la gestion sociale de l’eau pour l’irrigation.
- Les processus de gouvernance de système collectifs multi-acteurs, la conception de politiques agricoles de proximité qui devront intégrer une dimension hyper locale pour aborder de manière globale et holistique le développement de la bio-économie.
On peut imaginer que la révolution numérique facilitera cette transition. Grâce au développement de l’agriculture mesurée (ou de précision), elle permettra d’abord d’améliorer l’efficacité technique, économique et environnementale des systèmes de production. Elle accélérera ensuite le partage de données entre les acteurs d’un même territoire ou d’une même chaîne de valeur. Cela permettra la production de connaissances, contribuera à élaborer des prévisions, facilitera la planification et donc fluidifiera les relations entre partenaires. Enfin le numérique facilitera et élargira la traçabilité à tous les niveaux de la chaîne de valeur ce qui constituera un indéniable atout pour relier les différents maillons entre eux.
Finalement tout cela facilitera l’ouverture et l’inclusion de l’agriculture dans l’ensemble de l’économie