Comprendre les enjeux de l'agriculture

La crise du coronavirus est révélatrice d’une des plus grandes vulnérabilités des États du Golfe : ils importent 90% de leur nourriture alors que les chaînes d’alimentation mondiale  sont perturbées. Le début du Ramadan, fête pendant laquelle les familles augmentent leur consommation, aggrave la situation.  Les rayons des supermarchés sont, pour l’instant,  bien fournis car, les Émirats arabes unis (EAU) ont pris des mesures d’urgence comme la levée de l’obligation d’étiqueter les produits importés en langue arabe, la prorogation des dates de péremption ou la baisse des droits de douane. La situation présente réveille les mauvais souvenirs de la crise de 2007 quand, malgré leurs richesses, les États du Golfe ont eu beaucoup de mal à approvisionner leur population quand l’explosion des prix alimentaires a poussé de nombreux États à bannir leurs exportations pour être sûrs de pouvoir nourrir leur population. A plus long terme les pays du Golfe ont pris des mesures pour réduire leur dépendance. Ainsi, pour répondre au boycott dont il est l’objet en 2017, le Qatar a réussi à devenir auto-suffisant en produits laitiers et en poulets. Il en est de même de l’Arabie saoudite qui a développé son industrie laitière et la production d’œufs. Les Emirats produisent des pommes de terre, des tomates et des concombres. Cinq pays fournissent aux EAU 35% de leurs importations. Ce sont dans l’ordre : l’Inde, le Brésil, les Etats-Unis, l’Arabie saoudite et l’Australie.

Source : Bloomberg