Comprendre les enjeux de l'agriculture

Petit lexique

Agriculture biologique (AB)

Elle est fondée sur le respect de l’activité biologique de la nature et de ses cycles biogéochimiques et par conséquent sur le refus de l’usage d’engrais chimiques de synthèse, de pesticides de synthèse et des OGM, et en matière d’élevage des acides aminés de synthèse, des farines animales et du gavage. Le principe est que l’impact de l’activité soit nul sur la nature et l’objectif est de protéger les ressources naturelles et de produire une nourriture saine et sûre. Elle est réglementée. Les producteurs adhérents à l’agriculture biologique se conforment à une certification visant l’application d’un cahier des charges permettant ensuite d’obtenir un label et une garantie. Une organisation mondiale – l’Ifoam (International federation of organic agriculture movements) – regroupe la plupart des organisations impliquées dans l’agriculture biologique.

Agriculture écologiquement intensive

L’agriculture écologiquement intensive est une démarche globale de gestion d’une exploitation consistant à renforcer les impacts positifs des pratiques agricoles et d’élevage sur l’environnement et à réduire leurs effets négatifs, sans remettre en cause la rentabilité économique des exploitations. Les facteurs clés reposent sur les complémentarités entre les diverses fonctionnalités de l’écosystème agronomique : utilisation optimale de l’eau, sélection génétique, maîtrise des rotations, complémentarités entre production animales et végétales, modification par bio-inspiration… La mise en place d’une agriculture écologiquement intensive suppose un effort important d’information et de formation de millions d’agriculteurs qui tous n’ont pas spontanément établi la liaison entre leurs pratiques et les émissions de gaz à effet de serre et qui ont perdu la connaissance des mérites de l’agroécologie. On trouve dans la littérature plusieurs concepts voisins : agriculture résiliente, à haute valeur naturelle, doublement verte, etc. qui sous-entendent tous que des services environnementaux sont rendus par les agriculteurs et qu’ils doivent pour cela être rémunérés.

Agriculture raisonnée

L’agriculture raisonnée est tirée du constat, qu’au-delà de la quantité optimale d’intrant, leur efficacité n’est plus proportionnelle à la dose appliquée. Elle est proche de l’agriculture écologiquement intensive. Les produits chimiques sont donc autorisés dans le cas où le seuil d’efficacité optimale n’est pas dépassé, ce qui assure une meilleure rentabilité économique. Elle vise à minimiser l’impact de l’agriculture sur l’environnement en optimisant les intrants (produits phytosanitaires, fertilisants, aliments pour animaux, etc.) tout en maintenant, voire en améliorant la rentabilité économique des fermes. Les choix de production sont susceptibles d’évoluer avec les conditions climatiques, les progrès techniques, et la législation.

Agroécologie

Dans les milieux mal pourvus en réserve d’eaux et à faible densité humaine, l’agroécologie cherche à trouver des solutions en s’inspirant du fonctionnement de la nature pour régénérer les sols appauvris par l’érosion, la surexploitation et le réchauffement climatique. L’agroécologie associe cinq principes :

  1. le renouvellement de la biomasse et l’entretien de la fertilité des sols ;
  2. la minimisation des pertes en énergie solaire, en air, en eau et nutriments ;
  3. la sauvegarde de conditions du sol favorables pour la croissance des plantes (à travers le renforcement de la matière organique des sols et de l’activité biotique des sols) ;
  4. le renforcement de la diversification génétique dans le temps et l’espace ;
  5. la lutte contre les ennemis des cultures (maladies, ravageurs et adventices).

Ses applications sont multiples et ne se limitent pas à l’agriculture sous couvert végétal. Toutes ces méthodes permettent de concilier quatre éléments : hausse de la production, coût faible de l’innovation, maîtrise de l’itinéraire technique et préservation de l’environnement. Le temps joue un rôle considérable dans la diffusion des techniques de l’agroécologie : temps d’expérimentation, d’apprentissage, de propagation. Il faut souvent faire du sur-mesure afin de bien maîtriser les interactions complexes sols-plantes et tenir compte des usages agricoles locaux.

Les difficultés sont importantes quand on passe d’une agriculture conventionnelle à l’agroécologie avec une phase de reconversion qui peut se traduire par une baisse des rendements. Les orientations techniques doivent être souples et progressives en vue de faciliter l’appropriation, associant conseil de gestion, apprentissage, crédit, et prise en charge par des organisations professionnelles.

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