L’Argentine dispose de 149 millions d’hectares, Son agriculture est loin de tourner à plein régime. Avec ses 44 millions d’habitants, elle pourrait nourrir 632 millions d’habitants en 2020, soit quatorze fois sa population. Annoncée il y a deux ans, la libéralisation des exportations incite les agriculteurs à produire plus pour que leur pays revienne au premier rang des pays exportateurs.
Cette année, les perspectives décevantes de production de blé en Argentine ne remettent pas en cause les conclusions d’une étude du ministère de l’agriculture français publiée sur son site. Le retour progressif de l’Argentine sur les marchés des céréales et des oléo-protéagineux est à la fois attendu et redouté.
Depuis 2015, la hache de guerre entre les agriculteurs argentins et leur gouvernement est enterrée. De nombreuses restrictions aux exportations de produits agricoles et de certains de leurs dérivés sont levées. La relance des exportations a été favorisée par une dévaluation du peso qui se raffermit, cependant, depuis quelque temps. Par ailleurs, un vaste programme de modernisation de l’agriculture a été engagé.
Il y a deux ans, le gouvernement argentin a fait le pari que la baisse des taxes à l’exportation favorisera l’essor de la production agricole et accroîtra, en conséquence, les exportations et le montant des taxes collectées.
Des études prospectives conduites par l’administration argentine estiment que le pays est en mesure de nourrir 632 millions d’habitants en 2020. En fait, l’Argentine n’a pas encore atteint son potentiel de production. Ces dernières années, son secteur agricole a même décliné en raison des politiques économiques aberrantes et de l’instabilité monétaire.
Or l’agriculture argentine est un des principaux piliers de croissance de l’économie nationale. L’augmentation de la production repose en grande partie sur le secteur bovin. Le potentiel est important si on se réfère aux performances passées. En 2005, le pays se positionnait au 2e rang des exportateurs mondiaux de viande pour dégringoler à la 14e place en 2014. Les ventes pourraient retrouver leur niveau de 2007 et attendre 360.000 tonnes d’ici 2020 contre 133.000 tonnes en 2015.
Mais la compétitivité de l’ensemble de l’agriculture argentine et la croissance des exportations de produits agricoles reposeront sur l’intégration de l’agriculture familiale dans l’économie de marché. La dualité qui oppose ce secteur à la grande agriculture exportatrice est néfaste.
L’agriculture familiale profitera des bénéfices de l’ensemble des programmes d’investissement (innovations pour gagner en productivité ; amélioration des infrastructures; normes sanitaires élevées) rendus incontournables pour concurrencer ses voisins brésilien et nord américain.
Enfin, l’essor de l’agriculture argentine liera performance écologique et performance économique pour limiter l’impact des émissions de gaz à effet de serre et pour atténuer, à son niveau, le réchauffement climatique. Mais pour les Argentins, la généralisation des cultures OGM n’est pas incompatible avec les engagements écologiques du gouvernement.
Le soja produit en Argentine est issu de semences OGM. Un cinquième du coton produit et 40 % des surfaces de maïs cultivées sont génétiquement modifiés. La législation va étendre le recours à ces plantes génétiquement modifiées à d’autres plantes mais des résistances aux herbicides apparaissent. La pratique du semis direct recule.
Carte d’identité agricole
L’Argentine produit quasiment de tout. Sur les 149 millions d’hectares (Mha) de surface agricole utile SAU, seuls 39 Millions d’ha sont cultivés. Environ 130 Mha sont destinés au pâturage.
Les principales cultures argentines sont le soja, le maïs, le blé, l’orge et le tournesol. Réparties sur 28,17 Mha, ; elles occupent 92 % des terres en cultures annuelles.
L’Argentine produit aussi du coton, du sucre et de l’arachide.
A l’internatonal, l’Argentine est le premier exportateur mondial d’huile et de tourteaux de soja mais également de jus de pommes. Elle fait partie des dix premiers exportateurs mondiaux de produits laitiers.