Comprendre les enjeux de l'agriculture

Les négociations de libéralisation des échanges entre l’Union européenne et les pays du Mercosur  devraient rapidement aboutir.  Elles faciliteraient les exportations européennes d’automobiles et, en contrepartie, favoriser les importations en UE des viandes et autres produits alimentaires en provenance d’Amérique du Sud. C’est bien ce qu’on peut conclure des centaines documents de pages qui sont actuellement en discussion. Les nouvelles propositions de la Commission européenne aux pays sud-américains du Mercosur visent à accorder des contingents d’importations libres de droits de douane. Il serait proposé un quota  de viande bovine de 70 000 tonnes, un contingent de sucre sans droit de 100 000 t ainsi que 600 000 t d’éthanol. La Commission serait également prête à accepter des contingents libres de droits de 17 000 t de viande de porc, de 90 000 t de viande de volaille et de 3 000 t de viande ovine et caprine, un quota de 15 000 t de poudre de lait et de 3 000 t de beurre. Les céréales sont aussi concernées. Il est envisagé des contingents de 750 000 t/an de maïs, de 250 000 t de blé et de 45 000 t de riz. Ces propositions ne semblent pas enthousiasmer le Brésil qui les considère toujours comme trop insuffisantes, eu égard à son potentiel d’exportation, alors que du côté des instances européennes on les considère comme équilibrées. L’UE donnerait son feu vert à ce deal, si l’Etat d’origine des produits garantit que les denrées qu’il exportera sont conformes aux exigences européennes. Alors que les organisations agricoles européennes sont mécontentes d’avoir à supporter la concurrence latino-américaine, l’industrie automobile, elle, multiplie les pressions pour faire aboutir cet accord. Elle pourrait rapidement accroître ses exportations qui sont actuellement de trois milliards d’euros.

Michel Bourdoncle