Comprendre les enjeux de l'agriculture

Une partie des agriculteurs européens hostile au projet d’accord de libre-échange avec le Mercosur

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker accélère la cadence des négociations pour aboutir un accord de libre-échange avec le Mercosur qui serait, selon lui, quatre fois plus important que celui signé avec le Japon. Cependant, un tel accord suscite les réserves, sinon l’hostilité, d’une partie des agriculteurs de l’UE, dont la France, avec d’autres États, se fait le porte-parole.

Pour Juncker, un tel accord ouvrirait les marchés du Brésil, de l’Argentine, de l’Uruguay et du Paraguay aux produits industriels aux pays européens et leur donnerait accès aux appels d’offre des pays latino-américains. La Commission estime que l’accord ferait économiser aux États européens $ 4 milliards de droits de douane dont 500 millions pour la seule France. Les deux partenaires souhaitent faire aboutir un accord – qu’elles négocient depuis 1999 – en décembre 2018.

Cependant une telle perspective n’est pas du goût de nombreux agriculteurs européens qui estiment que ce sont eux qui paieront la facture de l’accord de libre-échange. Ainsi, Paris estime que ce dernier risque de détériorer les normes sociales, sanitaires et environnementales européennes et de pénaliser sévèrement l’industrie bovine française. L’Irlande craint aussi pour son élevage bovin tandis que les pays est-européens craignent que leur production d’éthanol à partir de végétaux ne soit menacée par la concurrence latino-américaine. Les Européens débattent du quota d’éthanol  qui serait accordé aux producteurs du Mercosur. Quant au bœuf, le Mercosur estime insuffisant le quota de 70 000 tonnes que lui offre l’Union européenne. Les négociateurs ont encore du grain à moudre.

Cependant, nombre d’États européens, dont l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, la Hollande, le Portugal, la République tchèque, la Suède et le Danemark, sont partisans d’un aboutissement rapide des négociations.

Source : ft.com