Comprendre les enjeux de l'agriculture

Depuis une soixantaine d’années, les pays en développement connaissent une urbanisation rapide. En 1960, environ 22 % de leur population vivaient en ville. En 2015, la population urbaine s’y élevait à près de trois milliards de personnes, soit 49 % de la population totale. Actuellement, l’urbanisation la plus rapide est observée en Afrique, où la population urbaine devrait passer de 470 millions en 2015 à 770 millions à l’horizon 2030, constate la FAO, dans l’édition 2017 de son rapport sur « La situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture ». Cependant, les sous-régions africaines s’urbanisent à des rythmes différents. La proportion de la population urbaine est de 26 % en Afrique de l’Est et devrait atteindre 44 % d’ici à 2050, tandis qu’elle est estimée à 45 % en Afrique de l’Ouest. Actuellement, le Nigeria compte, sur ses 170 millions d’habitants, 88 millions d’urbains, chiffre qui devrait s’établir à 160 millions, soit près du double, d’ici à 2030. Cette urbanisation de la population a des conséquences sur l’évolution des modes de vie, et donc sur l’alimentation. « La hausse du revenu des ménages entraine une diversification de leur régime alimentaire, constate la FAO. En effet, à un niveau de revenu supérieur, une part plus importante du régime alimentaire est constituée d’aliments secondaires, comme les produits d’origine animale, les huiles végétales, les fruits et légumes et les aliments transformés ». Lorsque le revenu croit, la consommation de viande, de poisson et de produits laitiers augmente fortement, la consommation de fruits et légumes connaît aussi une hausse, quoique moins rapide, et la consommation de céréales et de légumes secs diminue. Conséquence, la valeur du marché alimentaire urbain en Afrique subsaharienne pourrait passer de 150 milliards de dollars en 2010, à 300 milliards de dollars, d’ici 2030.

OM