Comprendre les enjeux de l'agriculture

La graine de coton rendue consommable pour l’espèce humaine vient d’obtenir aux USA l’autorisation de culture. Très riche en protéines, son utilisation comme denrée alimentaire ouvre de nouvelles et grandes perspectives à de nombreux paysans du monde. Il deviendra possible de produire des protéines supplémentaires, dans le système d’agriculture actuel, sans étendre les surfaces en culture, et sans concurrencer d’autre cultures… C’était depuis longtemps le rêve de Keerti S. Rathore, un scientifique né en Inde et  responsable depuis 23 ans d’une équipe de chercheurs à Texas A&M Université.

Dans la culture du coton, pour chaque kilo de fibres, on obtient actuellement 1,6 kg de graines avec un taux élevé de protéines. Hélas, ces graines ne sont pas consommables, car elles contiennent du gossypol, une substance toxique pour les humains. Grâce à une manipulation du gène, Keerti S. Rathore et son équipe ont réussi  à éliminer le gossypol des graines jusqu’à une teneur si faible qu’elles deviennent consommables. En octobre 2018, la Food and Drug Administration (FDA) a donné son feu vert à la mise en culture des semences obtenues, répondant aux critères alimentaires de l’OMC et de la FDA.

La production mondiale de semences de coton est de 48,5 millions de tonnes, avec une teneur en protéines de 23 %, ce qui donne un volume de protéines supérieur à la totalité des œufs produits dans le monde, selon Rathore. 20 millions de paysans, produisent du coton dans 80 pays, et souvent dans des régions en manque de protéines. Ces graines pourraient aussi être utilisées en aliments du bétail, ce qui permettrait aux paysans la triple production, à la fois de fibres, d’aliments pour l’espèce humaine et d’aliments pour les animaux.

Socopag