Comprendre les enjeux de l'agriculture

Il n’y a pas que le palmier à huile à poser des problèmes environnementaux. Dopée par une consommation mondiale très dynamique– elle devrait encore augmenter de près de 50 % entre 2017 et 2030 – la culture de l’avocat connait actuellement une prodigieuse expansion. Selon la FAO, les surfaces  mondiales consacrées à ce fruit sont passées de 381 000  à 564 000 hectares en dix ans, sans compter les plantations illégales.  Cette expansion de la culture des avocats  n’est pas sans poser un certain nombre de difficultés. Au Mexique par exemple,  son pays d’origine, la récolte a atteint l’an dernier prés de 2 millions de tonnes pour une superficie de 200 000 hectares. Or les extensions de plantations se font au détriment des forêts et de la végétation montagnarde. Poussés par l’appât du gain les cartels du crime ont investi dans la filière de l’avocat et menacent les producteurs.

En Israël,  le boom des avocats se poursuit aussi bien pour satisfaire la consommation domestique que  l’exportation. Le pays  a produit l’année dernière plus de 110 000 t d’avocats et en a exporté 65 000 t. Les plantations occupent 8 500 ha. Les extensions  y sont permanentes, souvent au détriment des agrumes. Les avocatiers utilisent environ 600 litres d’eau pour 1 kg de fruits. Certes, on utilise de l’eau usée retraitée, mais avec le risque de transmettre des nanoparticules aux fruits et de dégrader les sols, selon les universitaires du pays.

En Afrique du Sud, autre important pays producteur, le développement de l’avocat interpelle les autorités. La culture mobilise de plus en plus de terres et de ressources hydriques. En effet les superficies augmentent de 1000 ha par an depuis le début du siècle. Le pays a produit 120 000 tonnes d’avocats en 2017 contre 74 000 tonnes dix ans.

MB Socopag