Comprendre les enjeux de l'agriculture

L’Union internationale pour la conservation de la nature ( IUCN) vient de publier un étonnant rapport de 147 pages dans lequel elle affirme qu’une interdiction de l’huile de palme ne sauvera pas la biodiversité. Elle appelle les acteurs de cette filière à trouver des solutions pour rendre cette culture plus durable.  Produit à 85% par l’Indonésie et la Malaisie, l’oléagineux est dénoncé par de nombreuses ONG comme facteur de déforestation et d’atteinte à la biodiversité.  L’IUCN reconnaît bien que l’huile de palme représente un danger pour 193 espèces dont, principalement, les orang-outan, les gibbons et les tigres.  Cependant, pour l’ONG, une interdiction pure et simple constituerait un remède pire que le mal. En effet, la moitié de la population mondiale consommant l’huile de palme, son interdiction nécessiterait obligatoirement la culture d’un oléagineux de remplacement. Ce dernier nécessiterait 9 fois plus de terre que la culture d’huile de palme ! En raison de son haut rendement, le palmier à huile produit 35% de l’huile végétale consommée sur terre sur moins de 10% des terres. L’industrie de l’huile de palme est, avec 18,7 millions d’hectares, la troisième plus grande culture d’oléagineux, en terme d’occupation des sols, derrière le soja et le colza. L’IUCN plaide plutôt pour une plus grande transparence des engagements de durabilité des acteurs de la filière.

Source : Agence Ecofin