Comprendre les enjeux de l'agriculture

La première plante obtenue par la technique du Génome Editing sera mise sur le marché d’ici la fin de l’année aux Etats-Unis. Il s’agit d’un soja dont le profil en acide gras a été  modifié. Les autorités US ont décidé que ces plantes ne tombent pas sous le coup de la réglementation OGM. En effet contrairement aux espèces OGM, les plantes issues du génome editing sont obtenues par manipulation du génome de la plante, sans introduction de gène étranger.  Cette technique rend l’accès au marché de ces plantes nettement plus facile, plus rapide, et moins onéreux. Par exemple, les essais dans les champs ne sont pas soumis à autorisation et il n’est pas nécessaire de demander une nouvelle reconnaissance de la plante en tant que production alimentaire.

D’autre plantes devraient suivre. Fin janvier 2018, 59  demandes avaient été déposées auprès de l’USDA (ministère de l’Agriculture américain) pour des plantes aux propriétés améliorées par la technique du Génome Editing. Pour l’immense majorité de ces demandes les services compétents ont estimé qu’il ne s’agit pas d’OGM. Dans le lot, il y aurait un blé résistant au mildiou, des pommes de terre à meilleure conservation, des colzas aux acides gras améliorés, de la luzerne plus digestible pour les animaux, des blés et colzas résistants aux herbicides, un maïs à la composition en amidon modifiée, un lin oléagineux plus productif.

Dans peu de temps ces produits seront dans les champs, puis dans la transformation et ensuite sur les marchés, mélangés aux produits conventionnels. Ce qui ne manquera pas de poser des problèmes commerciaux entre l’Europe et les Etats-Unis par exemple, si les Vingt sept décidaient d’une régulation différente et d’une identification de ces plantes dans les filières. En Europe le dossier est actuellement entre les mains de la justice. La Cour européenne de Justice devrait se prononcer sur le statut des plantes obtenues par Genome Editing dans le courant de l’année.  A ce stade, l’avocat général auprès de la Cour considère que ces plantes ne doivent pas être soumises aux règles OGM dès lors qu’elles ne présentent pas de gène étranger.

Socopag